Alors que Washington a confirmé en fin de semaine dernière le départ de ses 1000 soldats du Niger, la Société civile nigérienne favorable au CNSP (pouvoir de Transition en place depuis le 26 juillet 2023 à Niamey) a encore organisé une manifestation ce dimanche 21 avril à Agadez au Nord du Niger.
Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées à nouveau à Agadez, à l’appel d’un collectif de 24 associations de la Société civile soutenant le régime militaire du général A. Tiani, exigeant «le départ des soldats américains qui y disposent d’une base».
Comme à l’accoutumée, lors de pareilles mobilisations au Sahel, des drapeaux burkinabé, malien, nigérien et russe ont été brandis lors de cette nouvelle manifestation qui se tient deux jours après que Washington ait accepté de retirer ses mille soldats du territoire nigérien.
De façon explicite, le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, a accepté la demande de la gente au pouvoir à Niamey lors d’une rencontre à Washington avec le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane L. Zeine.
Le 13 avril 2024 déjà, des milliers de personnes avaient manifesté à Niamey, la capitale, pour «exiger le départ sans délai des 1000 soldats américains», une manifestation organisée par un regroupement d’une dizaine d’associations favorable au pouvoir Tiani.
Une délégation américaine de haut rang est attendue au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait des 1.000 soldats américains engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel et qui y disposent d’une importante base de drones, près d’Agadez.
C’est en mars 2024 que Niamey a dénoncé unilatéralement, au nom de sa souveraineté, «l’accord de coopération militaire» qu’elle avait signé en 2012 avec les Etats-Unis, estimant que cet accord avait été «imposé unilatéralement» par Washington à l’ancien régime et que la présence américaine au Niger est désormais «illégale».
Plus vaste Etat d’Afrique de l’ouest, le Niger fait face dans l’ouest de son territoire à des violences jihadistes récurrentes et meurtrières perpétrées par des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, et dans son Sud-est, à Boko Haram et à l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest.