Les autorités sud-soudanaises ont démenti avoir empêché des navires des organismes d’aide humanitaire internationale d’acheminer leurs cargaisons vers les régions du Nord, contrôlées par les rebelles, et affirment vouloir plutôt, prévenir leur éventuelle attaque par les rebelles.
Auparavant, les rebelles ont accusé le pouvoir de bloquer l’acheminement de la nourriture vers le nord. «Le régime affame le peuple. C’est une nouvelle arme de guerre pour tuer des milliers de personnes de plus», a déclaré James Gadit, porte-parole des rebelles.
«Dire que nos forces ont attaqué des embarcations qui transportaient de l’aide humanitaire est faux», a-t-il martelé.
Mais le porte-parole de l’armée sud-soudanaise, le colonel Philip Aguer a qualifié ces accusations de «propagande, ne s’appuyant pas sur des faits réels».
L’accès au Nil, principale voie conduisant aux régions sous le contrôle des rebelles, a été «temporairement suspendu» pour des raisons de sécurité, le fleuve étant utilisé par les rebelles pour attaquer les bases militaires, selon les précisions du colonel Aguer.
Mais cette limitation de l’accès à l’aide pour des zones menacées par la famine, n’est pas tolérée par des organismes humanitaires, en dépit des raisons de sécurité avancées par le gouvernement de Juba.
Le chef de l’aide humanitaire de l’ONU, Stephen O’Brien, a réitéré, ce mardi 4 juillet, la nécessité de lever «immédiatement» les restrictions d’accès au Nil et d’accorder un accès « rapide et sans obstacle » aux zones concernées.
Ces tractations ont lieu alors que pouvoir et rebelles sont soumis à de nouvelles négociations devant mettre fin à la guerre civile qui secoue le pays depuis environ 18 mois.
Le président Salva Kiir et son ennemi, Riek Machar, toujours dubitatives devant les accords de paix, ont, cette fois-ci, jusqu’au 17 août pour parapher le texte.
Lors de sa récente visite à Addis Abeba, le président américain, Barack Obama, soutenant les médiateurs régionaux de l’organisation intergouvernementale est-africaine (Igad), a déclaré que si les deux parties «ratent cet objectif, alors je pense qu’il nous faudra préparer un autre plan et reconnaître que ces dirigeants sont incapables de créer la paix qui est requise».