La Banque mondiale révèle, dans un nouveau rapport publié lundi, que le système agroalimentaire mondial recèle en lui-même une formidable occasion de réduire de près d’un tiers les émissions mondiales de gaz à effet de serre, grâce à des solutions abordables et facilement accessibles.
Ce système détient un formidable gisement inexploité de mesures peu coûteuses de lutte contre le changement climatique, et présente l’immense avantage d’absorber le carbone de l’atmosphère de manière naturelle, par l’intermédiaire des écosystèmes et des sols, selon le même document.
Le rapport propose ainsi une série de mesures permettant de sécuriser les approvisionnements alimentaires, d’aider le système alimentaire à mieux faire face au changement climatique et de faire en sorte que les personnes vulnérables ne soient pas lésées par cette transition.
Ces mesures variant selon les Etats, le rapport soutient que les pays à faible revenu peuvent s’engager sur une nouvelle voie en tirant parti du potentiel que représente un développement climato-intelligent pour favoriser des économies plus vertes et plus compétitives.
La préservation et la restauration des forêts favoriseraient un développement économique durable dans ces pays, étant donné que plus de la moitié de leurs émissions agroalimentaires provient de la déforestation pour produire de la nourriture, d’après la Banque.
Les pays à revenu intermédiaire devraient réduire jusqu’à trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre dues au secteur agroalimentaire, grâce à des pratiques plus durables et plus écologiques comme investir dans des sols sains.
Le rapport insiste sur des mesures devant être prises dans tous les pays pour atteindre la neutralité carbone dans les systèmes alimentaires, sachant que celle-ci passe par une approche visant à diminuer les émissions qui englobent toute la chaîne de valeur, de la ferme à l’assiette.
Le même document révèle que les bénéfices d’un investissement dans la réduction des émissions agroalimentaires sont beaucoup plus importants que les coûts, et fait prévaloir le fait que les investissements devront augmenter de 260 milliards de dollars par an pour réduire de moitié les émissions actuelles du secteur agroalimentaire d’ici 2030 et le mettre sur la voie du zéro émissions nettes d’ici 2050.
D’après la Banque mondiale, le double de cette somme est aujourd’hui dépensé chaque année en subventions agricoles, dont beaucoup sont préjudiciables à l’environnement.