La tunisienne Ahlem Douzi, gardienne de la paix en République démocratique du Congo (RDC), a décroché le Prix 2024 de la pionnière des Nations Unies pour les femmes expertes en question judiciaire et pénitentiaire.
Décerné pour la première fois en 2022, cette récompense reconnaît les contributions exceptionnelles des femmes agents de justice et des services correctionnels aux opérations de paix à travers le monde, d’après l’ONU.
La major Douzi a été affectée à la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) en mai 2021 et est basée à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Elle a mené une série d’enquêtes techniques sans précédent sur des crimes graves et des attaques contre des civils et des Casques bleus, qui ont posé les bases permettant de tenir les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes.
Cette femme officier est la première experte en armement technique militaire et en munitions au sein des cellules d’appui au service des poursuites judiciaires de la MONUSCO.
Elle a mené diverses missions techniques avec la Mission, notamment une analyse détaillée de l’incident qui a vu un hélicoptère de la MONUSCO abattu. Son expertise a permis qu’elle assiste les autorités congolaises dans les enquêtes sur les crimes de masse commis par armes à feu.
«En tant qu’officière militaire tunisienne, je suis profondément honorée et reconnaissante de recevoir ce prix pour les femmes officiers spécialisées dans la justice et les services pénitenciers dans les opérations de paix », a déclaré la lauréate du Prix de l’ONU.
« Travailler en tant que femme dans un domaine dominé par les hommes présente certainement des défis. Cependant, j’y vois l’occasion de briser les barrières entre les genres et d’ouvrir la voie à d’autres femmes qui aspirent à faire carrière dans des professions similaires», a-t-elle ajouté.
«La major Douzi a en effet frayé un chemin. Elle continue de superviser de nombreuses enquêtes techniques qui n’ont jamais été menées par la Mission auparavant. Son service et son dévouement démontrent que le personnel des Nations Unies peut servir avec succès les communautés locales et fournir une expertise spécialisée et un soutien aux autorités nationales lorsqu’elles en font la demande», selon les propos du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.