La population de Guinée-Bissau attend toujours le discours promis par le président de la République, José Mario Vaz, au sujet de la dissolution du gouvernement actuel que dirige le Premier ministre, Domingos Simoes Pereira.
A son retour du Sénégal, le dimanche 9 août, où il était invité par le président sénégalais Macky Sall et son homologue guinéen Alpha Condé, pour débattre de la crise politique en Guinée-Bissau, le président Mario Vaz avait promis de s’adresser à la nation pour se prononcer sur la dissolution ou non du gouvernement, après consultation du Conseil d’Etat.
Le Conseil d’Etat, organe consultatif, s’est bien réuni ce mardi 11 août en présence du chef de l’Etat qui, la veille, avait reçu un groupe d’anciens et de chefs traditionnels au Palais présidentiel. Mais, après ces deux occasions, le président n’a pas encore dit son dernier mot.
José Mario Vaz avait mis sur table la question de la dissolution du gouvernement en raison de ses divergences de vue sur certains dossiers avec le Premier ministre, tous deux membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
La Constitution bissau-guinéenne permet au président de la République de dissoudre le gouvernement en cas de crise politique profonde et de mettre sur pied un gouvernement de gestion chargé d’organiser des élections législatives anticipées dans les 90 jours qui suivent.
Selon des témoignages sur place, la capitale est paralysée depuis l’annonce de cette décision au début de la semaine, l’administration publique et certaines activités fonctionnant au ralenti.
Des partisans du Premier ministre qui continuent à observer leur sit-in devant le palais présidentiel, se disent déterminés à mettre la pression sur le chef de l’Etat. Mais le n°1 du gouvernement continue d’appeler ses supporters au calme.
De son côté, le bureau politique du PAIGC a menacé de retirer sa confiance politique au président au cas il persistait dans sa décision de dissoudre le gouvernement. Il a averti qu’il le tiendra pour responsable des conséquences qui découleront d’un blocage des institutions par un manque de dialogue.