Le président tchadien, Idriss Déby a fait part, au gouvernement nigérian, de son opposition à l’idée d’ouvrir un dialogue avec Boko Haram, telle que proposé par le nouveau chef de la secte islamiste, Mahamat Daoud.
«En ce qui me concerne, je déconseillerais fortement de dialoguer avec un terroriste», a-t-il martelé, lors de son discours, devant les médias, à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’indépendance du Tchad, mardi dernier.
Idriss Déby se dit convaincu que Boko Haram est déjà «décapité», et pourrait être totalement vaincu avant la fin de cette année, grâce notamment à la mise en place de la force mixte multinationale qui sera opérationnelle dans les jours qui viennent.
Cette force rassemble des soldats venant du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin.
En revanche, du coté du Nigeria, le président Muhammadu Buhari avait déclaré dernièrement, que son gouvernement était prêt à dialoguer avec les vrais leaders du groupe terroriste Boko Haram.
Sa déclaration faisait suite à une demande d’un groupe, se déclarant de Boko Haram, qui avait manifesté l’intérêt d’engager des pourparlers de paix avec le gouvernement en vue de mettre fin aux combats armés.
Le 4 août dernier, le secrétaire exécutif du Centre pour la communication de crise (CCC), le commandant Yousouf Anas, avait annoncé, lors d’une conférence de presse à Abuja, que son équipe et lui-même étaient en train de négocier une réunion avec les agences gouvernementales concernées par la crise.
Pour Yousouf Anas qui soutient la position du président Buhari tout en invitant à la prudence, cette nouvelle position était devenue impérative dans la mesure où l’option militaire seule n’a pas réussi à mettre fin aux attentats terroristes de Boko Haram.
Les observateurs craignent que la divergence d’opinion entre Abuja et Ndjamena, les deux grandes armées influentes dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, ne fragilise la stratégie et l’action de la force mixte multinationale.