Le président de la Guinée Bissau, José Mario Vaz, a procédé jeudi à la dissolution de son gouvernement, une démarché motivée en partie par ses tensions et malentendus avec son Premier ministre, Domingos Pereira et Vaz.
Les divergences d’opinions entre le président et son Premier ministre ont fini par provoquer une crise politique majeure dans ce petit pays d’Afrique. La Guinée Bissau s’est en effet retrouvée du jour au lendemain sans gouvernement, une situation particulièrement dangereuse au vue de la conjoncture politico-économique délicate que traverse le pays, ces derniers temps.
Parmi les nombreux désaccords qui existent entre Mario Vaz et Pereira, le récent remaniement ministériel, la nomination d’un nouveau chef d’état-major des armées, la fermeture de la frontière commune avec la Guinée Conakry (à cause de l’épidémie d’Ebola), le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics, la corruption, le népotisme, des obstructions à la justice.
Le retour au pays de Zamora Induta, l’ancien chef d’Etat-Major des armées a également froissé les relations entre le président Vaz et son Premier ministre.
L’ex-colonisateur de ce pays d’Afrique de l’Ouest, le Portugal, a été l’un des premiers acteurs internationaux à commenter la dissolution du gouvernement guinéen. Il a notamment mis en garde le président José Mario Vaz quant aux conséquences potentiellement néfastes que peut avoir ce genre d’actions sur le pays tout entier. Lisbonne a par ailleurs menacé fermement le président bissau-guinéen de suspendre son aide au développement pour le pays en cas d’instabilité.
Dans le même sens, le conseil de sécurité des Nations Unies a critiqué cette dissolution à l’improviste, appelant par conséquent les dirigeants politiques guinéens à reprendre le dialogue le plus vite possible pour améliorer la gouvernance du pays. Les différents membres du conseil de sécurité craignent que la crise politique actuelle que traverse le pays ne réduise à néant les progrès réalisés depuis le rétablissement de l’ordre constitutionnel au lendemain des élections de 2014.