Le président nigérian Muhammadu Buhari a accordé un délai de trois mois à l’armée de son pays pour en finir avec la secte islamiste Boko Haram.
Il a donné cette instruction lors de la prestation de serment de plusieurs nouveaux hauts-responsables, ce jeudi 13 août dans la capitale Abuja.
Le président Buhari a encouragé les chefs militaires de l’armée en déclarant à leur adresse : «vous devez rassembler vos forces et continuer à faire équipe avec les autres parties prenantes (pays voisins) pour mettre en place un effort commun bien coordonné qui permettra la fin souhaitée de ces insurrections d’ici trois mois».
«Les activités de ces groupes et de ces individus malavisés ont provoqué la destruction aveugle des vies et des biens de nos citoyens et ont perturbé la vie sociale et économique de millions de Nigérians», a-t-il poursuivi.
Buhari qui avait fait de la neutralisation de Boko Haram une des priorités de son mandat, ne cesse de multiplier des promesses et actions dans ce sens. Les derniers événements en date sont le limogeage du chef d’état-major des armées et des chefs de l’armée de terre, de l’air et de la marine, parvenu en juillet.
Début août, le chef de l’Etat a parlé de la mise en place d’«une modeste industrie de fabrication d’armes», afin que l’armée nigériane ne dépende plus de l’étranger en matière d’équipements militaires. Une décision prise après le refus des Etats-Unis de vendre des armes au Nigeria, confronté aux attentats meurtriers de Boko Haram depuis six ans.
Ces dernières semaines, le groupe islamiste a multiplié ses attaques, faisant au moins 900 victimes depuis que Buhari a pris le pouvoir. Sans compter les personnes tuées au Niger, au Tchad et au Cameroun.
L’ultimatum fixé par Buhari va plus ou moins de pair avec le délai communiqué, cette même semaine, par le président tchadien, Driss Déby, qui a déclaré que Boko Haram sera vaincu avant la fin de l’année.
A la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), forte de 8.700 hommes et mise en place pour combattre Boko Haram, de donner raison à ces chefs d’Etat.