Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a fait adopter dimanche, une loi antiterroriste qui condamne à de fortes amendes pécuniaires tout média mettant en doute les communiqués officiels égyptiens, un projet de loi fortement décrié par les journalistes.
Cette nouvelle loi instaure désormais une amende pouvant aller de 200.000 à 500.000 livres égyptiennes, soit entre 23.000 et 58.000 euros, à tout individu ou organisme publiant des informations en contradiction avec celles des autorités officielles sur des attaques ou attentats terroristes. Les contrevenants seront également interdits d’exercer leur profession de journaliste pendant une durée maximale d’un an.
La nouvelle loi décrétée dimanche, par le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi sans passer par le parlement, n’exclue pas non plus les réseaux sociaux à travers lesquels s’expriment les dissidents et opposants au régime d’Al Sissi.
De plus, le nouveau texte de loi concerne non seulement les journalistes égyptiens, mais aussi ceux de nationalité étrangère accrédités en Egypte.
Pour les défenseurs des libertés de la presse, cette nouvelle législation a clairement pour but d’intimider les médias égyptiens et internationaux, encore très présent dans le pays.
Le chef d’Etat égyptien avait en effet promis de durcir la législation anti-terroriste, au lendemain de l’assassinat le 29 juin dernier, du procureur général Hicham Barakat, dans un attentat spectaculaire au Caire.
Les nombreuses attaques terroristes dont est victime le pays des pharaons depuis plusieurs années sont à chaque fois couvertes par des médias étrangers qui relatent des informations le plus souvent différentes par rapport à celles des autorités égyptiennes.
Ainsi pour empêcher ces derniers d’amplifier auprès de l’opinion publique le sentiment de terreur qui prévaut suite à un attentat, le régime d’Al-Sissi entend bien museler la presse en interdisant toute information différente de celle relayée officiellement par les instances autorisées de l’Etat égyptien.