L’opposition burundaise a tapé cette fois-ci fort en donnant au président Pierre Nkurunziza, fraichement élu pour un troisième mandat, un délai précis pour quitter le pouvoir.
Le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit (CNARED), une coalition des partis de l’opposition, constituée début août à Addis Abeba en Ethiopie, lui a fixé un ultimatum jusqu’au 26 août pour démissionner.
Cette date correspondant à la fin du deuxième mandat de Nkurunziza, son troisième mandat étant anticonstitutionnel pour l’opposition.
L’objectif du CNARED est de faire respecter l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, considérant que le président n’est pas au-dessus de la loi ni de la Constitution.
Le CNARED attribue au président sortant la responsabilité dans l’escalade de la violence dans le pays. «Un chaos général s’installe dans le pays et des tueries ciblées inspirées par les hautes sphères de l’Etat se font au grand jour dans la capitale burundaise», a martelé le conseil dans un communiqué.
Il «demande encore une fois au président Pierre Nkurunziza de prendre conscience de sa responsabilité personnelle dans la précipitation de la nation burundaise vers l’hécatombe et de démissionner sans délai avant le 26 août».
Pour son président, Léonard Nyangoma, exilé en France, la coalition aura recours à tous les moyens possibles pour chasser Nkurunziza du pouvoir à la fin de son deuxième mandat, et n’exclut pas les manifestations qui peuvent reprendre «à tout moment».
«Tout le monde sait que Nkurunziza s’est installé dans l’illégalité parce qu’il a terminé ses deux mandats en tant que président», a martelé Nyangoma dans des déclarations à la presse.
La crise au Burundi, est encore loin d’être résolue tant qu’aucune partie ne lâche pas prise.