La Cour suprême du Sénégal a confirmé, ce jeudi 20 août, la condamnation de Karim Wade après avoir rejeté ses pourvois en cassation introduits par ses avocats.
La Cour a ainsi rendu définitif le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) qui avait condamné, en mars dernier, l’ancien ministre à six ans de prison pour enrichissement illicite et à 138 milliards de francs CFA (environ 210 millions d’euros) d’amende.
La défense du fils de l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, avait saisi la plus haute juridiction du pays, jugeant, entre autres, la CREI d’impartiale. Mais la Cour suprême n’a rien cautionné de ses protestations et griefs.
«La Cour a examiné les moyens qui étaient extrêmement nombreux et les a tous considérés comme étant non fondés. Aujourd’hui, la décision de fond du 23 mars 2015 de la CREI condamnant Karim Wade est confirmée dans toutes ses dispositions», a déclaré l’avocat de l’Etat du Sénégal, Me Aly Fall.
Sans surprise, le dernier mot de la Cour suprême a provoqué d’autres réactions dans les rangs des partisans du fils Wade. Ses partisans, présents au moment de la prononciation du verdict de la Cour suprême, ont scandé «Libérez Karim Wade !».
Ses avocats, qui ont boycotté l’audience, annoncent continuer le combat «à la fois au plan national et au plan international».
Pour Babacar Gaye, porte-parole du Parti démocratique Sénégalais (PDS, crée et toujours dirigé par Abdoulaye Wade), il s’agit là d’«une suite logique de ce qui a été décidé par Macky Sall pour restreindre les libertés publiques et affaiblir ses adversaires politiques».
Pour rappel, Karim Wade avait été investi candidat du PDS pour la présidentielle de 2017.
Pourtant du côté des parties civiles, la satisfaction est clairement affichée de voir Karim Wade pouvoir enfin payer pour ses délits.
Karim Wade, conseiller spécial à la présidence et ministre d’Etat durant le mandat présidentiel de son père, de 2000 à 2012, était accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros.