L’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui s’est muée en Confédération ce samedi 6 juillet à Niamey (Niger) à l’occasion du premier Sommet présidentiel des Etats membres de cette institution va induire le bouleversement d’un certain nombre de pratiques et d’usages au sein de la CEDEAO (communauté économique des 15 Etats de l’Afrique de l’Ouest), selon des projections diplomatiques.
Le chef de la Commission de la CEDEAO, le Gambien, Omar Alieu Touray, a annoncé hier dimanche, que les trois pays membres de l’AES courent depuis ce samedi dernier le risque d’un «isolement diplomatique, politique et la perte de millions d’euros en investissements».
Les 72 millions d’habitants du Mali, du Niger et du Burkina Faso pourraient également «devoir obtenir des visas pour voyager dans la région ouest-africaine», a-t-il prévenu, sans préciser la date d’entrée en vigueur de cette mesure.
A la clôture du Sommet présidentiel de la CEDEAO ce dimanche 7 juillet, aucune mention précise n’a été faite autour des corollaires de la création de la Confédération de l’AES.
«En dehors des nombreuses menaces liées à la paix et à la sécurité ainsi que les défis liés à la pauvreté, notre région est également confrontée aux risques de désintégration», s’est alarmé dans ce sens, le patron de la Commission de la CEDEAO.
Samedi dernier, les pères fondateurs de la Confédération de l’AES n’ont pas porté de gants pour décrire la portée de la naissance de cette nouvelle institution sous-régionale.
«L’AES constitue le seul regroupement sous-régional efficient dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la CEDEAO ayant brillé par son déficit d’implication dans cette lutte», a dénoncé samedi, le président de transition du Niger, le général Abdourahamane Tiani.
Dans la même dynamique, le capitaine Ibrahim Traoré du Faso a rappelé que l’Afrique «continue de souffrir du fait des impérialistes », prévenant que «nous mènerons une guerre sans merci à quiconque osera s’attaquer à nos États».
Les pays de l’AES font de la souveraineté nationale une ligne directrice de la gouvernance de leurs Etats. Ils ont créé début mars 2024 une «Force conjointe anti-jihadiste», dont les contours et les effectifs ne sont pas encore connus du grand public.