Les FAT (Forces armées togolaises) demeurent muettes autour de la nouvelle attaque terroriste intervenue ce 20 juillet 2024 au poste opérationnel avancé de Kpinkankandi (canton de Koundjoaré dans la préfecture de Kpendjal, extrême nord-est du Togo), selon plusieurs témoignages recueillis auprès des populations locales.
Cette énième attaque contre des éléments des FAT et le mutisme des autorités sont dénoncés par divers politiques et leaders d’OSC (Organisations de la société civile).
Depuis la mi-2022, l’Etat du Togo observe à dessein un silence total autour de la récurrence des attaques terroristes contre diverses localités de son septentrion pour «des raisons géostratégiques», défendent plusieurs ministres de l’exécutif togolais.
Le 20 juillet 2024, au poste opérationnel de Kpinkankandi, «douze (12) de nos braves soldats ont laissé leur vie dans une attaque perpétrée par un groupe de djihadistes. Freedom Togo-Mouvement de libération nationale condamne fermement cet acte terroriste, barbare et odieux. Freedom Togo-MLN présente ses condoléances aux familles de nos soldats tombés au champ d’honneur et souhaite un prompt rétablissement aux blessés», a compati ce Mouvevement fondé par trois opposants togolais vivant en exil. Entre autres l’ex-Secrétaire d’Etat français à l’Intégration, Martin K. Yamgnane, l’ancien ministre de l’Intérieur du Togo, l’officier Akila Esso-Boko et Jean-Sylvanus Olympio.
«Cette attaque, tout comme celles enregistrées sur notre territoire dans le passé, au-delà des raisons, constitue la preuve d’une diplomatie dont les lignes faites d’amateurisme et d’opportunisme n’ont jamais été rigoureusement définies. Cette diplomatie s’est grotesquement impliquée dans des questions étrangères à notre contexte et artificiellement entretenues pour masquer les enjeux catastrophiques de la politique intérieure», a un peu critiqué Freedom Togo-MLN dans un communiqué.
Sur la même lancée, la LTDH (Ligue togolaise des droits de l’Homme) par la voix de son actuel président Me Célestin Agbogan, s’est inquiété autour «de la survivance du silence de l’Etat sur ces types d’attaques terroristes, et a exprimé sa compassion aux familles des victimes» ce 23 juillet. Dans la même veine, Me R. Kpande-Adzare (ex président de la LTDH vivant aussi en exil), a dénoncé le mutisme de l’Etat autour de ce type d’agression externe.
La DMK (Dynamique Mgr Kpodzro-faite de partis politiques et d’OSC-) a également présenté ses condoléances aux FAT tout en affichant sa grande incompréhension devant l’omerta de l’Etat sur les attaques djihadistes dans le nord-Togo.
Le Mouvement Freedom Togo-MLN «exige des autorités togolaises de faire preuve de plus de professionnalisme, en dotant le dispositif de nos Forces de sécurité et de défense en matériels adéquats, notamment les chars, les équipements blindés adaptés aux théâtres d’opération, ainsi que les moyens de renseignement plus opérationnels».
Selon la Porte-parole du Gouvernement togolais, en 2023, l’Etat togolais a comptabilisé «31 morts, 29 blessés et 3 disparus dans des incidents terroristes, soit une attaque par embuscade, 11 accrochages avec les groupes armés terroristes, 9 explosions d’engins explosifs improvisés et vingt découvertes et neutralisations d’engins explosifs improvisés», a détaillé Yawa F. Kouigan, fin novembre 2023.