Suite à l’exclusion par le Conseil constitutionnel (CC) burkinabé des proches de l’ex-président, Blaise Compaoré, des législatives, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) menace de boycotter le scrutin, alors que d’autres partis touchés par la même sentence jouent à la pondération.
L’ancien parti au pouvoir a clairement rejeté la décision du CC, mercredi et a invité ses partisans à la désobéissance civile, à moins que le CC ne revienne sur sa décision. Pour le CDP, «la décision du Conseil constitutionnel est anticonstitutionnelle et anti-juridique». Il défie la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) qui «a ordonné à l’Etat burkinabè de lever les obstacles à la pleine participation de citoyen aux élections.»
«Si nos membres exclus des élections ne sont pas réintégrés, nous n’allons à aucune élection. Nous n’avaliserons pas une opération de transmission du pouvoir maquillée en élections», a menacé Achille Tapsoaba, premier vice-président du CDP.
«Nous appelons nos militants, de même que tous les défenseurs de la démocratie, sur toute l’étendue du territoire à entreprendre toute action entrant dans le sens de la désobéissance civile», a-t-il ajouté.
Cependant, d’autres candidats exclus des législatives ont préféré s’aligner sur la décision du CC. Alors que le président de l’ADF/RDA, Gilbert Noel Ouédraogo, évoque «la préservation de la paix», Vincent Dabilgou, président du NDT, parle du respect du droit.
Mardi dernier, le CC avait déclaré 42 partisans de Compaoré «inéligibles» aux législatives d’octobre prochain, car reconnus coupables d’avoir «activement» soutenu le projet de modification de la Constitution qui a conduit à la chute de l’ancien régime.
Pourtant, la CEDEAO s’était opposée, en juillet, à cette décision qui violait le principe de «liberté de participer aux élections et d’être élu» et les autorités burkinabè avaient promis de s’en tenir à la voie de l’institution régionale. Les décisions du CC ne pouvant faire l’objet d’un recours, les partis ont, toutefois, la possibilité de remplacer les candidats «inéligibles» par d’autres.