L’ONG Human Rights Watch (HRW) a salué mercredi 31 juillet, la condamnation de l’ancien président guinéen autoproclamé, Moussa Dadis Camara à 20 ans de prison, et de sept autres accusés, lors d’un procès historique pour des viols et des meurtres de manifestants commis le 28 séptembre 2009.
Ce procès, portant sur une attaque généralisée contre des manifestants pacifiques dans un stade de la capitale, Conakry, s’est ouvert le 28 septembre 2022 et a duré près de deux ans. Il est le premier du genre concernant des violations des droits humains de cette ampleur en Guinée, a reconnu HRW.
L’organisation rappelle que les juges ont reconnu Moussa Dadis Camara, Aboubacar Diakité (Toumba), et Moussa Tiégboro Camara (Tiégboro) coupables, en vertu du principe de responsabilité du supérieur hiérarchique, des crimes contre l’humanité de meurtres, enlèvements, violences sexuelles, et torture, entre autres. Dadis Camara et Tiégboro ont été condamné à 20 ans de prison et Tomba à 10 ans d’emprisonnement.
Lors du massacre de 2009, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique tuant plus de 150 personnes et violant des dizaines de femmes et de jeunes-filles. Les forces de sécurité avaient ensuite dissimulé les faits en enterrant les corps dans des fosses communes, selon plusieurs sources.
« Ce verdict rend justice aux victimes et aux survivants qui attendaient ce moment depuis si longtemps, près de 15 ans après les exactions brutales du massacre du stade de 2009, dont les effets continuent de les hanter », a déclaré Tamara Aburamadan, conseillère juridique auprès du programme Justice internationale à HRW.
D’après cette ONG, « cette décision envoie un message fort et clair aux responsables de crimes graves en Guinée et ailleurs, selon lequel la justice est possible. Le procès devrait aussi permettre de tirer des leçons pour encourager les efforts de justice au niveau national dans le monde entier. »
Les juges ont aussi statué sur les demandes de réparation et ont accordé entre un et trois milliards de francs guinéens (environ 115.000 à 345.000 dollars US) pour les différents groupes de victimes, notamment celles qui ont subi des traumatismes physiques et psychologiques.