Le camp de Zamzam, l’un des plus grands camps de déplacés internes au Soudan, situé dans le Darfour du Nord, a dépassé le seuil de la famine, selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) cité par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien du jeudi 1er août.
A s’en tenir à ce rapport, une situation de faim catastrophique est attendue pour la première fois dans l’histoire de l’IPC au Soudan ; quatorze zones seront déclarées « zones à risque de famine » cette année, sachant que près de 14 millions de personnes vivaient dans une faim aiguë avant le début du conflit en avril 2023.
« Aujourd’hui plus de la moitié de la population, soit 26 millions de personnes, est désormais dans le même cas, dont 755 000 dans une situation catastrophique, comme en atteste le nombre de morts enregistrées », a déclaré Dujarric, précisant qu’« un Soudanais sur deux lutte chaque jour pour se nourrir suffisamment. »
L’IPC a averti que la situation pourrait encore s’aggraver en raison d’un manque persistant d’accès à la nourriture, d’un risque accru de maladies infectieuses et d’un accès très limité aux services de soins de santé et de nutrition.
Pour éviter cette tragédie, son rapport recommande, entre autres, que les parties belligérantes cessent immédiatement toute attaque contre les hôpitaux, les groupes d’aide et les infrastructures civiles, et garantissent des voies d’accès sans entrave vers et à l’intérieur des États du Grand Darfour pour les acteurs humanitaires et commerciaux.
Alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) intensifie rapidement sa réponse d’urgence pour sauver le plus de vies possible, l’ONU souligne l’urgence d’une augmentation massive des fonds pour faire face efficacement à la situation.