L’accord de paix pour le soudan du Sud, entré en vigueur dimanche dernier, a été déjà violé, les deux parties en conflit s’accusant mutuellement et appelant l’Igad, l’organisation est-africaine qui assure la difficile médiation et veille à l’application du cessez-le-feu, à faire respecter l’accord signé.
Il s’agit du 8e accord signé et violé depuis le début du conflit, il ya 20 mois, entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président, Riek Machar. C’est le chef de la rébellion, Machar, qui en premier a dénoncé de «graves violations» de l’accord de paix par les troupes loyales au président Salva Kiir.
«Le cessez-le-feu a été rompu. Le gouvernement est incapable de contrôler ses troupes», a-t-il déclaré, tout en appelant l’organisation sous-régionale à prendre des décisions fermes contre l’armée du gouvernement. La rébellion a fait état de bombardements de ses positions sur le Nil-Blanc par l’armée gouvernementale, et aurait réagi.
De son côté, un porte-parole de l’armée, qui avait admis, dimanche, la présence des embarcations du gouvernement sur le fleuve, avait fait savoir que «ces accusations sont de pures inventions destinées à tromper les médias internationaux» et que si leurs troupes avaient tiré, c’était en légitime défense.
Il avait accusé, en plus, les rebelles de s’en être pris à des civils, en attaquant un village de l’Etat voisin du Haut-Nil, et demandé à l’Igad de mettre la lumière sur la responsabilité des uns et des autres. L’organisation est-africaine a assuré que toute violation du cessez-le-feu «ferait l’objet d’une enquête sur le terrain».
La guerre qui a éclaté en décembre 2013 a déjà fait des dizaines de milliers de morts et forcé à l’exil plus de 2 millions de Sud-Soudanais. Les deux protagonistes sont confrontés au risque de sanctions de la part de l’ONU, qui avait brandi ses menaces juste avant la signature de l’accord de paix par le président Salva Kiir qui se montrait hésitant à signer.