Les autorités de l’Ouganda on entamé, mardi l’examen d’un projet de loi sur les ONG, initié depuis quelques mois pour réprimer les activités jugées nuisibles pour le pays.
Le projet de loi avertit que «la rapide croissance des ONG a conduit à l’apparition de méthodes de travail et d’activités subversives, qui, à leur tour, nuisent au sens de la responsabilité et à la transparence du secteur».
Des sanctions et amendes seront donc décidées en vue de veiller aux intérêts de l’Ouganda et à la dignité du peuple ougandais, selon les autorités.
Convaincues que ce nouveau texte donnera aux autorités ougandaises de très larges pouvoirs de contrôle sur les ONG, les acteurs de la société civile manifestent des inquiétudes quant à l’exercice de leur métier en toute liberté. Les ONG craignent que le gouvernement n’étouffe toute critique et restreigne leurs capacités d’action.
En avril dernier, alors qu’elles avaient eu écho de ce projet de loi, des ONG avaient déjà réagi en dénonçant certaines dispositions vagues susceptibles de faire taire des critiques, d’autant plus qu’en Ouganda, il existe plusieurs questions sensibles, comme l’homosexualité ou encore la corruption.
Human Rights Watch (HRW) avait d’ailleurs, à cette occasion, appelé à la suppression d’une disposition prévoyant jusqu’à 8 ans d’emprisonnement pour des personnes se livrant à des activités associatives sans autorisation.
Mais le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo, accusant des ONG d’avoir «trahi le public» dans le passé, avait déclaré que ces organisations n’étaient pas «les seules garantes des droits des Ougandais» et que «cette responsabilité incombe au gouvernement ougandais».
Une fois finalisée, la nouvelle loi accordera au ministre ougandais de l’Intérieur et à un Conseil national des ONG le pouvoir d’autoriser, superviser, contrôler et dissoudre toute organisation si «cela est dans l’intérêt public».