La Transition conduite par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) en République du Mali, le plus vaste pays de l’Afrique occidentale, a soufflé ce dimanche 18 août, sa 4è bougie.
En mars 2024, à l’expiration du délai fixé, sur la base d’une serie de tractations diplomatiques, entre le pouvoir du colonel Assimi Goïta et la CEDEAO (Communauté ouest-africaine) pour le retour à la légalité constitutionnelle, des interrogations ont commencé à tarauder les esprits, accompagnées de critiques au vitriol de l’opposition politique malienne.
Le tout sur fond de suspension depuis plusieurs mois, de toute négociation diplomatique avec la CEDEAO autour de la durée de la Transition au Mali.
Pour rappel, le 18 août 2020, un groupe d’officiers mené par Assimi Goïta avait renversé le régime du défunt Président IBK. Il confiera les rênes de la gouvernance à un pouvoir civil incarné par Bah N’Daw avec pour Premier ministre, Moctar Ouane, mais ce pouvoir civil sera renversé en mai 2021 par Assimi Goïta qui endosse depuis lors, le titre de Chef de l’Etat, Président de la Transition au Mali.
Membre fondateur de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui regroupe aussi le Niger et le Burkina Faso depuis septembre 2023, le Mali a décidé de quitter fin janvier 2024 «avec effet immédiat la CEDEAO», malgré la levée de la plupart des sanctions régionales (CEDEAO et UEMOA) qui lui étaient imposées depuis août 2020.
Depuis le 6 juillet 2024, le Mali a intégré officiellement l’AES et ne compte plus, selon ses premiers dirigeants, faire machine arrière.
La reconquête de l’intégrité territoriale par le pouvoir de Bamako a connu de grandes avancées fin 2023 avec la reprise du contrôle sur la cité de Kidal (nord-Mali) qui était sous l’emprise de groupes armés.
Les violents et meurtriers combats des 25, 26 et 27 juillet 2024 à Tinzawaten au Nord du Mali, à la lisière de la frontière sud-algérienne, ont rappelé cependant que la lutte anti-djihadiste dans ce pays demeure un combat au long terme. aussi bien sur le terrain, que dans les milieux diplomatiques qui ont vu Bamako rompre brutalement sa coopération avec l’Ukraine ces derniers jours, dans le cadre de la rivalité Moscou-Kiev par capitales interposées depuis février 2022.
Un contexte dans lequel le Mali s’est détourné de la plupart de ses partenaires occidentaux traditionnels, nota la France, pour se tourner vers la Russie et la Turquie.