Le PJD, le parti islamiste au pouvoir au Maroc, a réalisé une nette progression aux élections communales et régionales de vendredi au Maroc, confirmant sa montée en puissance dans les grandes villes, bien qu’il reste devancé aux communales par son rival, le parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM- libéral).
Au niveau des conseils des Régions, le parti du chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane arrive largement en tête. Le PJD glane ainsi 25,6% des sièges, suivi du PAM (19,4%). Dans la course aux communales, en revanche, le parti islamiste se classe 3ème derrière le PAM et le parti nationaliste de l’Istiqlal (PI). Dans l’ordre, le PAM récolte 21,1%, suivi du PI (16,2%) et du PJD (15,9%).
Fait marquant, le chef du PI, Hamid Chabat, a perdu la mairie de son fief électoral dans la grande ville de Fès au profit du PJD, à l’issue d’une bataille électorale sans précédent. Le parti islamiste a d’ailleurs remporté la majorité dans les autres principales villes du pays: Casablanca, Rabat, Marrakech.
Les grands perdants sont incontestablement les partis de la gauche, dont l’USFP (l’Union socialistes des forces populaires) a continué de perdre ses positions l’une après l’autre.
Ces élections locales et régionales représentent un test grandeur nature pour les législatives de 2016, où la course s’annonce particulièrement rude entre le PJD, le PAM et le PI.
L’autre enjeux de ces élections, c’est le taux de participation qui a atteint 53,6%, avec des pics frôlant les 80 % dans la région du Sahara occidental. Des chiffres d’autant plus significatifs que le scrutin pour l’élection des conseils des Régions, se déroule pour la première fois au suffrage universel direct.
La constitution de 2011 au Maroc a en effet doté les régions de pouvoirs étendus d’autogestion, ce qui devrait déblayer la voie à la mise en œuvre du plan d’autonomie dans la région du Sahara occidental.