Accusé de Génocide contre l’humanité lors de sa présidence du Tchad entre 1982 et 1990, l’ancien président Hissène Habré se présente de nouveau devant ses juges ce lundi à Dakar.
L’événement est historique, car c’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat d’un pays africain peut être jugé par le tribunal d’un pays tiers, en application du principe de compétence universelle.
Réfugié au Sénégal depuis la chute de son régime en 1990, avec sa famille et le magot de 7 milliards de francs CFA (équivalent de 10,5 millions d’euros au taux d’aujourd’hui), dérobés au Trésor public de son pays selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, Hissène Habré n’imaginait guère devoir finir ses jours derrière les barreaux à Dakar.
Il avait noué des liens étroits au sein de la classe politique locale et de certaines confréries religieuses qui font la pluie et le beau temps au Sénégal. Comme preuve de son intégration réussie, il est allé jusqu’à prendre une Sénégalaise comme troisième épouse. Mais c’était sans compter sur la ténacité de ses victimes déterminées à traquer leur bourreau pour le voir traduit devant la justice.
La traque a duré plus de vingt ans, jusqu’à un dimanche de fin juin 2013 lorsque les gendarmes sénégalais sont allés arrêter Hissène Habré à son domicile des Almadies, quartier résidentiel huppé de Dakar, le conduire dans les locaux de la police judiciaire.