Comores: L’enquête sur la mort de l’agresseur du Président Assoumani est bouclée sans grands éclaircissements

La Justice comorienne a clôturé ce mercredi 25 septembre, l’enquête officielle qu’elle a diligentée autour de la mort en détention du jeune militaire, Ahmed Abdou, auteur présumé d’une agression à l’aide d’un couteau, il y a deux semaines, contre le Président comorien, Azali Assoumani.
Arrêté le 13 septembre 2024 «immédiatement après avoir légèrement blessé près de Moroni, la capitale» le Président Azali Assoumani selon une version officielle des faits servie par les autorités comoriennes, Ahmed Abdou avait été, selon le Parquet, «placé à l’isolement, et sa dépouille a été découverte le lendemain matin» inerte dans sa cellule.
En clôturant cette enquête officielle, le Parquet de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, n’a pas pu expliquer les réelles causes de la mort subite du jeune militaire Abdou et s’est contenté d’indiquer que «lorsque les enquêteurs se sont présentés pour l’auditionner (…), ils ont trouvé le jeune (homme) allongé et sans vie. Un médecin militaire a constaté le décès, et a estimé l’heure de la mort à 02H00 du matin».
«Il n’existait ni blessures par arme à feu ni par arme contondante ou tranchante. Suivant ces éléments, le Parquet estime qu’il n’y a pas d’opportunité de poursuivre l’enquête», a conclu la Justice comorienne autour de ce dossier sensible.
Le magistrat Ali Mohamed Djounaid avait indiqué plusieurs jours plus tôt, que le corps d’Ahmed Abdou «avait été immédiatement remis à sa famille» après son décès, un récit qui excluait la possibilité d’une autopsie réclamée par plusieurs opposants et acteurs de la Société civile dans cet archipel de l’Océan indien.
Suivant la tradition musulmane, la religion de la quasi-totalité des 870.000 habitants des Comores, le militaire Ahmed Abdou avait été enterré quelques heures plus tard après la remise de sa dépouille à sa famille.
L’annonce de la clôture de cette enquête a été dénoncée par l’opposition et des militants locaux des droits humains qui crient à «un déni de justice», en décrivant des procédures judiciaires conduites avec très peu de rigueur et de professionnalisme.