Conformément à ce que Washington avait annoncé en février, les Etats-Unis sont officiellement dotés depuis mardi d’une représentation diplomatique pour la Somalie, mais sans ambassade ni ambassadeur dans ce pays en guerre qui a traumatisé l’Amérique il y a plus de 20 ans. Le poste est basé à l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi.
La représentation pour la Somalie, située dans l’enceinte de l’ambassade américaine au Kenya, est dirigée depuis ce pays par un chargé d’affaires, selon un communiqué du département d’Etat. La diplomatie américaine avait reconnu en janvier 2013 le gouvernement fédéral somalien, puis avait annoncé la reprise des relations diplomatiques avec les autorités de Mogadiscio, où le secrétaire d’Etat John Kerry s’était ensuite rendu pendant quelques heures en mai, une visite sans précédent.
Une ambassadrice avait même été désignée en février par le président Barack Obama avant qu’elle ne soit retirée pour « des raisons personnelles ». L’initiative des Etats-Unis marque « la continuation des efforts pour normaliser les relations » entre les deux pays, a indiqué le département d’Etat, précisant que des diplomates américains se rendront régulièrement en Somalie, « si les conditions de sécurité le permettent ».
Plongée dans le chaos depuis 1991, la Somalie est aux prises depuis 2007 avec l’insurrection des islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, qu’une force régionale africaine de 22.000 hommes combat avec l’appui militaire des américains.
Mardi, au moins 50 soldats ougandais de cette Force de l’Union africaine (Amisom) auraient été tués lors de l’attaque de leur base du sud de la Somalie par les islamistes shebab.
Les Etats-Unis restent très marqués par l’échec de leur intervention militaire en Somalie sous pavillon de l’ONU, au début des années 1990, et notamment par le sinistre « Black Hawk Down » du 3 octobre 1993, la bataille de Mogadiscio au cours de laquelle des hélicoptères américains furent abattus et 18 soldats tués.