Le nouveau Premier ministre bissau-guinéen, Baciro Dja, nommé récemment, a démissionné de son poste suite à l’invalidation, mercredi, de sa nomination par la Cour suprême, alors que son gouvernement venait d’être investi il y a à peine trois jours.
Saisie par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), la Cour suprême a déclaré «l’inconstitutionnalité formelle et matérielle» de la nomination du nouveau n°1 du gouvernement.
Baciro Dja a été nommé et investi par le président José Mario Vaz à la fin d’août dernier. Mais cette nomination a été désavouée par le PAIGC, sa formation politique qui réclame toujours la réhabilitation de Domingos Simoes Pereira, que le chef de l’Etat avait limogé le 12 août, évoquant une rupture de confiance avec lui. Le parlement avait, de même, désapprouvé Baciro Dja suite à une session extraordinaire, tenue le 24 août.
Ainsi, depuis la destitution de Pereira, la Guinée Bissau traverse une crise politique pour laquelle le PAIGC avait averti le président qu’il serait responsable de toutes les retombées négatives.
La plus haute juridiction du pays qui a estimé que le décret de la nomination de Baciro était en désaccord avec la Constitution, selon laquelle le poste de Premier ministre revient au chef du parti majoritaire, a donc invité le PAIGC à désigner son chef de file comme candidat à la primature.
Un véritable retour à la case départ que le président Vaz aurait vraisemblablement du mal à assumer. Lui qui voulait se débarrasser de Pereira pourrait être contraint de le renommer à la primature.
Pays d’Afrique de l’Ouest, la Guinée Bissau fait face à une instabilité politique chronique. Depuis 17 ans, aucun gouvernement ou président n’a achevé son mandat, à cause d’un coup d’Etat ou d’une liquidation physique. Cette fois-ci, le pays vient de battre le record, avec le plus court mandat de deux jours d’un de ses gouvernements.