Les réserves de change ont diminué de plus de 34,2 milliards de dollars entre juin 2014 et juin 2015, selon le gouverneur de la Banque d’Algérie. Mohamed Laksaci annonce que l’octroi du crédit à la consommation reprendra dès la mi-septembre. Les banques dont les liquidités se sont fortement contractées pourront se refinancer auprès de la Banque centrale dès octobre.
La nouvelle centrale des risques de la Banque d’Algérie va entrer en production à la mi-septembre 2015. C’est ce que le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a indiqué hier, en présence de dirigeants de banques et établissements financiers, à l’occasion de la présentation des tendances financières et monétaires au premier semestre 2015.
Une nouvelle centrale qui «aura une capacité suffisante et sera moderne, même comparativement à certains pays développés», observe Mohamed Laksaci. En fait, cette centrale constituera «un important outil d’aide» à la gestion des risques de crédits par les banques, assure le gouverneur. En outre, cette base de données «contribuera à la reprise effective des crédits aux ménages et donc, du crédit à la consommation», annonce le gouverneur de la Banque d’Algérie.
Ainsi, les banques pourront octroyer dès la fin du mois des crédits à la consommation pour l’acquisition de biens fabriqués ou assemblés localement. Ainsi, toutes les conditions sont dorénavant réunies pour la relance de ce crédit, même si la définition du taux d’intégration des biens éligibles reste à affiner.
Auparavant, Mohamed Laksaci avait formulé un diagnostic assez sombre sur la conjoncture financière, monétaire et bancaire du pays, dans le contexte du choc externe (chute des cours du pétrole). Il indiquera ainsi que le prix moyen du baril du pétrole est passé de 109,92 dollars au premier semestre 2014 à seulement 58,23 dollars le baril au premier semestre 2015, soit une baisse de 47,02%, malgré un léger rebond (plus de 7,61 dollars) entre le premier et le second trimestre.
En parallèle, les quantités d’hydrocarbures exportées ont baissé de 4,59% au cours du premier semestre 2015 comparativement à la même période de 2014, malgré une progression de 11,88% entre le premier et le deuxième trimestre.
En outre, le gouverneur notera que l’acuité de la chute des prix du pétrole s’est traduite par un niveau d’exportations d’hydrocarbures de seulement de 18,10 milliards de dollars au premier semestre 2015, en baisse de 43,1% par rapport au 1er semestre 2014 (31,79 milliards de dollars).
Les exportations hors hydrocarbures (812 millions de dollars au premier semestre 2015 contre 648 millions de dollars au premier semestre 2014) demeurent cependant «structurellement faibles et en deçà du potentiel du pays en matière de diversification des exportations», ne manquera-t-il pas de constater.
Indiquant que les importations de biens se sont établies à 27,086 milliards de dollars au premier semestre 2015 contre 30,134 milliards au premier semestre 2014, soit un recul de 10,11%, Mohamed Laksaci constatera que cette baisse «a bénéficié, dans une certaine mesure, du bas niveau des prix des produits de base et des matières premières sur les marchés internationaux».