L’activiste d’origine béninoise Kemi Seba a été remis en liberté sans poursuites judiciaires «à l’étape actuelle de l’instruction de l’affaire le concernant», a indiqué dans la matinée de ce 17 octobre 2024 le parquet de Paris. L’ex-citoyen français avait été interpellé le 14 octobre, mais son interpellation n’a été révélée que ce 15 octobre par des sources judiciaires.
Ce 16 octobre 2024, le conseil de Kemi Seba avait confié à la presse française qu’il est «soupçonné d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère», et était en garde à vue «dans les geôles de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure)». Il avait été interpellé en compagnie d’un proche collaborateur.
L’avocat de Seba, Me Juan Branco a tout particulièrement dénoncé «une situation extrêmement inquiétante, avec une criminalisation d’un opposant politique et d’un intellectuel».
Agé de 42 ans, K. Seba avait été déchu de la nationalité française en juillet 2024. Il dispose depuis aout 2024 d’un document de voyage officiel du Niger, en tant que «Conseiller spécial» du général Abdourahamane Tchiani (président du CNSP-Conseil national pour la sauvegarde de la patrie-).
Me Juan Branco a en outre expliqué, ce 16 octobre 2024, que son client accusé «de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France» est passible de 30 ans d’emprisonnement, au regard de l’infraction à lui opposée.
Il est par ailleurs soupçonné «d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (…) de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation», infraction passible de dix ans d’emprisonnement, a également dénoncé son conseil.
Les enquêteurs judiciaires français ont interrogé K. Seba sur «une large période de faits, à partir de 2017», a relaté Me Branco. K. Seba, aux dires de son conseil, est de passage à Paris «avec un passeport diplomatique du Niger pour visiter son père malade». Il a été interpellé lundi 14 octobre 2024 «dans la rue. Kemi Seba a été insulté, projeté contre une vitre de façon violente par une dizaine de personnes cagoulées de la DGSI», s’est également indigné son avocat.