En Afrique subsaharienne, 94 % des femmes accouchent sans avoir accès à des prestations de maternité, contre plus de 63 % au niveau mondial, selon un nouveau rapport publié par ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée le 17 octobre.
Dans ce document, l’organisation onusienne tire la sonnette d’alarme sur le poids croissant de la pauvreté liée au genre, dans le monde. Le rapport peint un tableau sombre de la pauvreté sexospécifique, montrant que les femmes et les filles sont surreprésentées parmi les pauvres à tous les stades de la vie, les disparités les plus importantes étant observées pendant les années de procréation.
Le document relève un nombre alarmant de deux milliards de femmes et de filles au monde qui n’ont accès à aucune forme de protection sociale. Les disparités entre les sexes en matière de couverture sociale se sont creusées dans la plupart des régions en développement, et ce malgré quelques progrès enregistrés depuis 2015, indique-t-on.
Selon ONU Femmes, les conflits et le changement climatique continuent d’exacerber cette inégalité, les femmes vivant dans des environnements fragiles étant 7,7 fois plus susceptibles de vivre dans l’extrême pauvreté que celles vivant dans des régions stables.
Concernant la maternité, le manque de soutien financier pendant le congé de maternité place non seulement les femmes dans une situation économique défavorable, mais compromet également leur santé et leur bien-être ainsi que ceux de leurs enfants, perpétuant ainsi la pauvreté d’une génération à l’autre, souligne le rapport.
L’agence onusienne note, toutefois, quelques exemples prometteurs de progrès. Le cas du Sénégal où le régime national d’assurance maladie a étendu ses services pour mieux répondre aux besoins des femmes rurales, avec le soutien d’ONU Femmes.