Le Maroc a catégoriquement rejeté ce lundi 21 octobre, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, l’idée de partition du Sahara marocain formulée par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan De Mistura, lors de son briefing mercredi dernier, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.
«De la même manière que nous avons rejeté la proposition initiale, celle de James Baker en 2002, nous n’avons pas accordé d’intérêt à ce qui nous semble être du réchauffé », a dit Nasser Bourita qui a interpellé au passage le médiateur onusien, sur la partie qui lui a soufflé l’idée de la partition du Sahara marocain, faisant allusion sans le citer nommément, au voisin algérien qui l’avait déjà suggérée en 2002, à l’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara, James Baker.
Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, en marge de sa rencontre avec son homologue de l’Estonie, Margus Tsahkna, le ministre marocain des Affaires étrangères, a révélé qu’effectivement, Staffan De Mistura «avait présenté son idée lors de sa dernière visite au Maroc» le 4 avril dernier, mais, la délégation marocaine l’avait rejetée en bloc comme en 2002, «lorsque la même idée était portée par James Baker, sur une proposition de l’Algérie» d’après un rapport de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a rappelé Nasser Bourita, ajoutant que le Maroc n’accepte et n’acceptera même pas d’écouter une telle proposition « parce qu’elle s’oppose diamétralement à la position de principe du Royaume du Maroc et de tous les Marocains, à savoir que le Sahara est marocain».
Le Roi Mohammed VI, a-t-il encore rappelé, avait réaffirmé que «le Maroc ne négocie pas son Sahara et ne négocie pas sa souveraineté sur son Sahara et ne négocie pas son intégrité nationale. Le Maroc négocie un différend régional avec un pays voisin» (l’Algérie –NDLR).
Le ministre marocain a enchainé en soulignant que «De Mistura aurait dû révéler la partie qui lui a soufflé cette idée et les parties qui l’ont encouragées à présenter son projet (…) et quelles parties se cachent derrière cette proposition et pourquoi elle a de nouveau été mise sur la table en avril dernier, suivant quelle logique et avec quelles arrière-pensées».
Concernant la demande De Mistura aux autorités marocaines d’apporter des clarifications sur le plan d’autonomie au Sahara, Nasser Bourita tenu à préciser que «l’initiative de l’autonomie est un point d’arrivée et non un point de départ ; cette initiative bénéficie d’un soutien continu sur les scènes internationale et européenne (…) par les inaugurations de consulats (à Laâyoune et Dakhla) et par les positions de grandes puissances».
Le Chef de la diplomatie marocaine a enfin déclaré que «nous sommes évidemment disposés à aller dans le détail de cette proposition, dans le respect des lignes rouges que nous nous sommes fixées et sans toucher aux bases qui en constituent le fondement, le jour où toutes les parties impliquées dans le conflit, accepteront l’autonomie comme seule base d’une solution au différend», avant de conclure qu’«en l’absence de cette volonté, comme c’est le cas actuellement, une telle éventualité est prématurée. Pour l’heure, elle n’est pas à l’ordre du jour». A bon entendeur salut.