Le parti présidentiel au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC), l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), s’est lancé, depuis quelques semaines, dans une campagne pour une révision de la Constitution, pointant certaines lacunes que contiendrait la mouture actuelle.
Ce mercredi, c’était au tour du président de la République, Félix Tshisekedi, de lancer un appel à réviser la loi fondamentale, lors d’un meeting tenu dans la ville de Kisangani où il s’est rendu le même jour.
«N’ayez pas peur. Notre constitution contient des faiblesses, il est bon que notre élite y réfléchisse», a-t-il déclaré, déplorant, entre autres, la lenteur accusée dans la mise en place des institutions après les élections de décembre 2023 et la vulnérabilité du mandat des gouverneurs de provinces.
« La révision ou le changement de la Constitution n’est pas à confondre avec le nombre de mandats qui nécessitent un référendum, a-t-il précisé, avant de s’engager de mettre en place, l’année prochaine, «une large commission transversale d’experts pour réfléchir sur les faiblesses» de la Constitution actuelle du pays.
Cette commission fera, selon lui, des recommandations consensuelles au terme de ses travaux pour orienter un projet de révision constitutionnelle sans toucher aux articles verrouillés comme le nombre de mandats admis.
Qu’à cela ne tienne, l’opposition perçoit dans cette démarche la volonté du président Tshisekedi de vouloir s’éterniser au pouvoir. Ses adversaires ont également entrepris des démarches consistant à sensibiliser les populations contre le changement de la Constitution.
« Nous venons de lancer la campagne contre la révision de la Constitution pour sensibiliser la population à barrer la route à ce régime qui veut à tout prix, prolonger le mandat de l’actuel président», a affirmé, samedi 19 octobre à Kinshasa, le Secrétaire général du parti politique ENVOL, Rodrigue Ramazani.
Ce responsable s’est demandé si c’est la Constitution qui empêche le pouvoir de Tshisekedi de réduire la pauvreté, de mettre fin aux détournements, à l’insalubrité et à la famine, durant les six années passées aux commandes du pays.