Le Syndicat national des vendeurs à la sauvette (Siso)du Zimbabwe a décidé de porter plainte contre la Première dame, Grace Mugabe, pour dénoncer sa campagne contre les vêtements d’occasion.
En août dernier, Grace Mugabe a lancé une campagne contre la friperie qui provoque, selon elle, un manque à gagner pour l’industrie textile zimbabwéenne et menace ainsi l’avenir du secteur.
Les vendeurs de rue ont donc vu leurs marchandises confisquées par la police. Au total, en quelques jours, 150 balles de vêtements d’occasion ont été saisies et confiées à la first lady, responsable de la campagne.
Ce qui a fait déborder le vase de la part du Siso, déjà furieux de voir ses adhérents privés de leur activité qui constitue leur seul gagne-pain, c’est le sort réservé à ces fripes.
Lors d’un meeting, comme pour réjouir ses partisans, la première dame a offert ces vêtements aux militants qui psalmodiaient en son honneur.
Selon des observateurs, l’action de Grace n’a qu’un seul objectif, celui de protéger le commerce d’habits neufs importés de la Chine. Le Zimbabwe qui ne dispose pas d’une industrie textile propre, tiendrait donc à sauvegarder ses bonnes relations avec les négociants chinois pour garantir le soutien financier de l’empire du Milieu.
L’économie du Zimbabwe connaît une crise profonde depuis que le président Robert Mugabe a procédé à la réforme agraire, au début des années 2000.
D’ailleurs Joice Mujuru qui a décidé d’affronter Mugabe à la présidentielle de 2018, a promis, dans son manifeste, revenir sur cette reforme ainsi que sur d’autres lois chères au chef de l’Etat.
Pour l’ancienne vice-présidente, démise de ses fonctions à la fin 2014, par le président Mugabe, le redémarrage de l’économie zimbabwéenne, conditionné par le retour des investisseurs étrangers dans le pays, passe par la levée de plusieurs mesures adoptées par Mugabe.