La Guinée-Bissau a un nouveau Premier ministre, Carlos Correia, après pratiquement un mois de tractation entre le président, José Mario Vaz et sa formation politique, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
C’est «un choix de consensus», insiste le PAIGC, parti majoritaire au pouvoir, qui avait la charge de proposer au président Vaz, un nouveau candidat à la primature, suite à l’invalidation, la semaine dernière, de la nomination de Baciro Dja par la Cour suprême. Selon les statuts du PAIGC, le poste devrait revenir à son président, c’est-à-dire Domingos Simoes Pereira.
Fin août, le chef de l’Etat avait nommé de «façon unilatérale» Baciro Dja, comme Premier ministre, pour remplacer Domingos Simoes Pereira qu’il avait limogé invoquant une crise de confiance. Mais le PAIGC avait rejeté cette nomination et la Cour suprême l’avait invalidée, la jugeant inconstitutionnelle.
Plusieurs consultations auraient eu lieu entre le président de la république et les différents partis politiques siégeant au parlement pour tomber d’accord sur Carlos Correia. Le président Vaz a donc consenti au choix du PAIGC et a nommé Correia par décret.
La cérémonie d’investiture du nouveau chef du gouvernement a eu lieu ce jeudi. Sa mission, relever les défis énormes du pays, notamment mettre fin à l’impasse politique et relever l’économie. Dans son discours, le chef de l’Etat a affirmé qu’il compte sur «l’expérience accumulée» de Correia.
Le nouveau n°1 du gouvernent, ingénieur de 81 ans, est présenté comme un vétéran de la politique bissau-guinéenne. Premier vice-président du PAIGC, il a déjà été Premier ministre à trois reprises (1991-1994, 1997-1998 et 2008).
A cause de son âge, une partie de la population craint qu’il ne soit pas physiquement et mentalement apte à assumer ces responsabilités. Toutefois, les observateurs estiment qu’un Premier ministre qui fait le consensus constitue un gage d’espoir pour le retour de la paix et la stabilité dans le pays.