L’ONG Human Rights Watch (HRW) a salué la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de sanctionner deux commandants des Forces de soutien rapide (FSR), l’une des deux principales parties en guerre dans le conflit en cours au Soudan, estimant qu’il s’agit d’une nouvelle positive très attendue et indispensable.
Ces deux responsables sont le chef des opérations des FSR, le général de division Osman Mohamed Hamid Mohamed et le commandant des FSR au Darfour occidental, le général Abdel Rahman Joma’a Barakallah, qui sont désormais frappés d’une interdiction internationale de voyager et d’un gel de leurs avoirs.
«Les nouvelles sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies sont une première étape bienvenue», a déclaré Andrew Stroehlein, Directeur des relations médias en Europe à HRW, soulignant que depuis plus d’un an et demi, la communauté internationale a fait bien trop peu pour faire taire les canons au Soudan.
Il est clair que cette «bonne nouvelle (…) n’est pas suffisante au regard de l’ampleur du massacre au Soudan», a-t-il déploré, espérant que ces nouvelles sanctions de l’ONU ne sont qu’un début et que d’autres responsables auteurs de graves crimes seront ajoutés à la liste.
L’ONG rappelle que la guerre entre les FSR et les forces armées soudanaises (SAF) dévaste le Soudan depuis avril 2023 ; et pointe du doigt les atrocités commises par les deux camps et les combattants affiliés, comme la torture et l’exécution sommaire des personnes sous leur détention.
Toujours selon Human Rights Watch, les FSR et leurs milices alliées ont massacré et terrorisé des communautés entières dans l’ouest du Darfour ; se sont livrées aux pillages, incendies criminels, meurtres et viols ; et ont attaqué des infrastructures civiles essentielles, comme des hôpitaux, des écoles et des marchés.
Le conflit au Soudan a forcé plus d’un demi-million de personnes à fuir vers le Tchad, tandis que 11 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur du pays, constituant la plus grande crise de déplacement interne au monde.
L’ONG a demandé aussi au Conseil de sécurité d’étendre l’embargo sur les armes au Darfour à l’ensemble du Soudan, soulignant que depuis le début du conflit, de nouvelles armes provenant de l’étranger ont continué à être livrées aux FSR et aux forces armées soudanaises.