Les autorités ivoiriennes procèdent depuis plus d’une année au déguerpissement des sites aurifères dans lesquels se pratique l’orpaillage clandestin.
Alors qu’il était annoncé, en mai dernier, la destruction d’au moins 1.046 sites d’orpaillage clandestin, cette fois-ci, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, vient de faire savoir que 106 sites sont à déguerpir dans les jours qui viennent sur tout le territoire national.
Pour Ouattara, la question de l’orpaillage clandestin «est un véritable fléau (…), un peu partout dans le pays parce qu’il se révèle que notre pays est riche en minerais notamment d’or».
Ce fléau connait, en effet, un rapide développement ces dernières années. Selon les statistiques officielles, le phénomène touche 24 régions sur les 31 que compte le pays et est exercé en toute illégalité par plus de 500.000 personnes.
Au moment du lancement du projet de rationalisation de l’orpaillage en Côte d’Ivoire, en mars 2014, le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, avait affirmé que «l’orpaillage illégal et non autorisé, tel que vécu actuellement est une nuisance extrêmement dangereuse pour notre pays qu’il faut combattre avec la plus grande fermeté».
Plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, l’environnement et l’économie sont cruellement menacés par l’orpaillage sauvage. Le déboisement sauvage, la destruction du couvert végétal, la contamination des sols du fait des produits chimiques, les accidents dus aux éboulements de terrain, la destruction des espaces où les animaux peuvent se promener, les abandons scolaires, sont autant de faits décriés par les autorités.
Le président de République a appelé les sociétés et particuliers qui veulent faire de l’exploitation d’or, de la faire «de manière normale et officielle». En 2014, l’État ivoirien a livré 8 permis d’exploitation de minerai d’or et 3 permis d’exploitation pour le manganèse, portant à 140 permis de recherche et d’exploration minière livrés au cours des trois dernières années.