Burkina Faso : Le gouvernement nationalise la SOPROLAIT et la SOFAB

Un Conseil des ministres burkinabè tenu mercredi à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a adopté des décrets portant nationalisation de la Société de production de lait et de produits laitiers (SOPROLAIT-SA) et de la Société de fabrique d’aliments pour bétail (SOFAB) pour cause d’utilité publique.

Concernant la SOPROLAIT-SA, le Conseil a relevé que, depuis sa création en janvier 2004, les organes de sa gouvernance sont pratiquement inexistants, alors que la société a bénéficié d’une subvention de fonctionnement de près de 127 millions de francs CFA en 2009 et dispose d’un domaine de quatre hectares à Koubri, dans un espace totalement viabilisé, indique un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Le gouvernement Burkinabè a regretté que la société ne dispose toujours pas d’une unité de production de lait qui est pourtant sa raison sociale, et ce en dépit de l’accompagnement financier de l’Etat.

Cette situation entrave, d’après les autorités, le développement du bassin laitier de Ouagadougou et compromet les efforts visant à réduire la dépendance aux importations de produits laitiers.

Le communiqué affirme que la nationalisation de la SOPROLAIT-SA permettra, entre autres, à l’Etat d’éviter la faillite de la société ; d’assurer la protection des investissements publics ; d’opérer des réformes immédiates et essentielles pour amorcer la transformation du lait et des produits laitiers dans le pays ; et de réunir les conditions pour la réussite de l’Offensive agropastorale et halieutique en matière de production animale.

Le décret relatif à la nationalisation de la SOPROLAIT-SA consacre aussi le transfert à l’Etat burkinabè, de la totalité des parts sociales de la Coopérative des producteurs de lait (COPROLAIT) et des promoteurs privés.

Créée en 2009 avec pour mission de produire des aliments complets et de qualité pour le bétail et la volaille, la SOFAB serait confrontée à des dysfonctionnements majeurs dont un fonctionnement à minima, des pertes récurrentes et un surendettement.

Pour les autorités burkinabè, cette situation met à risque les créances publiques consenties pour la mise en place de l’entreprise et met en péril les objectifs nationaux de soutien aux filières animales et halieutiques dans le cadre de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025.

En nationalisant cette société, le gouvernement entend préserver les investissements publics, prévenir la faillite de l’entreprise et assurer sa relance.