Human Rights Watch (HRW) vient de publier un rapport dans lequel l’ONG dénonce des arrestations arbitraires perpétrées par les autorités rwandaises contre des vendeurs ambulants, des travailleuses du sexe, des mendiants, des sans-abri et des personnes soupçonnées de délits mineurs.
HRW a déploré que ces personnes soient arrêtées et détenues de façon illégale et prolongée dans un Centre de transit de Gikondo. Il s’agit, pour l’ONG, d’une politique, non officielle, du Rwanda «consistant à garder loin des regards du public ceux que les autorités considèrent «indésirables», et faire ainsi passer une image positive du pays.
Les « visiteurs internationaux qui se rendent au Rwanda sont toujours en train de louer le Rwanda et particulièrement la capitale pour sa propreté», mais ne voient pas «les conditions déplorables du centre de détention de Gikondo où sont détenues toutes les personnes considérées indésirables par les autorités», a affirmé Carina Tersakian, chercheuse à HRW.
Dans son rapport intitulé «Pourquoi ne pas appeler cet endroit une prison ? : Détention illégale et mauvais traitements au Centre de transit de Gikondo au Rwanda», HRW passe en revue les conditions de détention (pouvant aller jusqu’à quelques mois) de ces personnes vulnérables. Le centre incriminé était pourtant fermé pour quelques mois après un premier rapport dénonciateur publié en 2006 par HRW.
L’organisation de défense des droits de l’homme constate avec amertume que le centre de Gikondo continue à fonctionner jusqu’à ce jour avec les mêmes conditions déplorables décriées auparavant, à l’exception de l’absence des enfants des rues qui ne sont plus détenus dans ce lieu. D’où son appel aux autorités à fermer ce centre.
Mais pour le gouvernement rwandais, démentant les accusations de HRW, il s’agit d’un centre de réhabilitation et non de détention pour personnes en difficultés.