Gouvernance africaine : Kako Nubukpo appelle les dirigeants africains à s’occuper urgemment de la jeunesse de leur continent

L’ex-Commissaire de l’UEMOA, ancien Directeur de la Francophonie numérique et ancien ministre togolais, Kako Nubukpo a interpelé les leaders africains au sujet de l’urgence de régler les maux de la jeunesse du continent africain.

Dans une interview accordée le 24 novembre au quotidien «Le Monde Afrique» et relayée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, l’ex-ministre togolais, Kako Nubukpo a souligné que «la population africaine va doubler d’ici à 2050. Il s’agit d’un bouleversement considérable. Cette réalité va faire chuter tous les régimes que l’on dit ‘forts’ et qui sont en réalité extrêmement fragiles du fait de ce poids croissant de la jeunesse».

Il a expliqué les contours de ses conjectures, en invoquant des exemples concrets, puisés dans le quotidien des jeunes Africains. «Car en face, il n’y a rien : pas d’emplois, pas de perspective, pas de discours politique mobilisateur autre que le discours anti-Occident qui prospère au Sahel. Comment ces espaces ne pourraient-ils pas finir par imploser?», s’est interrogé l’ex-ministre togolais de la Prospective économique.

Lauréat du «Prix du Livre Économique Francophone 2024» décerné par le Forum Francophone des Affaires pour son ouvrage «L’Afrique et le reste du monde: de la dépendance à la souveraineté», Kako Nubukpo rappelle à qui veut l’entendre, que «pour que l’Afrique devienne véritablement souveraine, nous devons prendre le contrôle de deux leviers essentiels: la monnaie et le budget».

«Je dresse un constat largement partagé : l’Afrique est encore et toujours perçue comme un bien public mondial, illustré par la poursuite de l’extractivisme et du pillage de ses ressources naturelles… Notre engagement intellectuel pour la souveraineté a pour objectif d’inverser cette tendance lourde», a conclu l’économiste Nubukpo, en évoquant le contenu de son dernier ouvrage en date.