Près de quatre mois après son accession au pouvoir, le président nigérian, Muhammadu Buhari, vient enfin de mettre sur pied, ce mercredi, son gouvernement tant attendu. Sa composition, soumise au président du Sénat, Bukola Saraki, sera probablement dévoilée au début de la semaine prochaine. Mais l’on sait d’ores et déjà que le ministère clé du pétrole revient au chef de l’Etat, poste qu’il avait déjà occupé sous la présidence du général Olusegun Obasanjo.
Les autorités nigérianes ont toujours expliqué le retard dans la formation du nouveau gouvernement par le fait, d’une part, que l’ex-régime a trainé les pieds pour transmettre les dossiers au nouveau régime. Aussi, c’est dans le souci de mettre en place «une bonne équipe gouvernementale» que Buhari aurait pris le temps nécessaire pour mener à bien les consultations et se laisser convaincre du bon parcours, non entaché par la corruption, des candidats potentiels.
Buhari a annoncé sa participation au gouvernement au siège de l’ONU, à New York, où il assiste à la 70e Assemblée Générale de l’organisation internationale.
Depuis qu’il tient les rênes du Nigéria, le président de la République se démarque par son obstination à faire le ménage dans le secteur du pétrole affecté par la corruption à grande échelle. En juin dernier, il a limogé tout le conseil d’administration de la compagnie nationale de pétrole et ordonné un audit de comptes de la compagnie pour mettre la lumière sur le détournement des ressources rapportées par l’or noir.
Plusieurs observateurs ont déjà eu à expliquer la vacance du poste du ministre des hydrocarbures par une volonté non affichée de Buhari de vouloir occuper lui-même ce portefeuille, afin de mieux suivre les réformes entamées dans le secteur.
Premier pays producteur du pétrole en Afrique, avec près de deux millions de barils par jour, le Nigeria tire l’essentiel de ses recettes de l’or noir qui représente 90% des exportations. Avec la chute du prix du pétrole, le pays fait face à des défis économiques sérieux.