Après avoir échappé, en 2009, à une condamnation à 15 ans de prison pour une affaire d’agression, incendie volontaire et enlèvement, grâce à une procédure d’appel, le Roi des Thembus en Afrique du Sud se trouve à nouveau, dans le collimateur de la justice de son pays.
La plus haute Cour d’appel, saisie alors par ses avocats, a confirmé ce jeudi sa condamnation à 12 ans de prison pour les mêmes faits et lui a donné 48h pour se présenter à la prison.
Buyelekhaya Dalindyebo, Roi des Thembus, le groupe ethnique du défunt président sud-africain Nelson Mandela, est poursuivi pour le traitement disciplinaire infligé contre ses sujets. Au nom de la discipline, il aurait incendié des maisons de certains de ses sujets, ordonné des châtiments corporels et procédé à l’enlèvement de la famille d’un homme.
En 2009, sa défense avait fait valoir le fait que l’incendie des maisons ne constitue pas en soi un crime, dans la mesure où, techniquement, les propriétés peuvent être considérées comme des biens propres du monarque. Ce que n’a pas cautionné la Cour d’appel.
Buyelekhaya est sur le trône depuis 1989. Un roi dont l’autorité est clairement contestée par une grande partie de ses sujets, voire par sa propre famille qui lui reproche plusieurs faits. A cause de ses actes criminels dénoncés par la justice, un groupe de chefs Thembu avait demandé sa révocation.
Ses relations avec le parti au pouvoir, l’ANC, sont plutôt tendues. De même avec le Président Jacob Zuma, en particulier, qu’il accuse de corrompu. Il avait quitté cette formation politique pour rejoindre un parti d’opposition (DA) en 2013. La même année, le monarque avait brillé par son absence aux funérailles de Nelson Mandela.
Pour l’heure, après le verdict de la Cour d’appel, il n’y a pas d’information qui circulerait sur une éventuelle contre-attaque du Roi incriminé.