Les généraux burkinabè, Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé ont été inculpés mardi, d’«attentat à la sûreté de l’Etat» dans le cadre de l’enquête sur le putsch perpétré par l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), le 16 septembre dernier et qui a occasionné la mort de dix personnes.
Poursuivis pour onze chefs d’accusation au total, les deux proches de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré, ont été entendus ce mardi par un juge d’instruction qui les a mis sous mandat de dépôt.
Attentat à la sûreté de l’Etat, collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure, meurtre, destruction volontaire de biens, sont autant de chefs d’accusation retenus par le juge à l’encontre des deux mis en cause.
Gilbert Diendéré, le chef des putschistes s’était rendu lui-même à la justice le 1er octobre, comme il l’avait promis. «J’attends que la situation se calme pour se mettre à la disposition de la justice», avait-il déclaré après l’assaut lancé, le 29 septembre, par l’armée loyaliste contre les soldats de l’ex-RSP qui étaient finalement délogés de leur caserne où ils s’étaient retranchés après le putsch avorté. Diendéré s’était échappé de la caserne peu avant l’assaut. Son nom est aussi cité dans l’affaire Sankara.
Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères sous Compaoré, continue, lui, à nier toute implication dans le putsch. Le Conseil constitutionnel avait rejeté en septembre sa candidature à la présidentielle, conformément à la nouvelle loi électorale.
Pourtant, une des principales revendications des putschistes portait sur des élections «inclusives», devant autoriser les candidatures des personnalités de l’ancien régime.
L’enquête sur le putsch perpétré par l’ex-RSP poursuit son cours. D’autres proches de Compaoré sont dans le collimateur de la justice.
Le RSP dissout, une cérémonie symbolique de «désarmement» de ce régiment a été organisée sur la place de la Nation. Dans son discours, lors de cette cérémonie, le Premier ministre, Isaac Zida, a encore condamné le coup d’Etat et accusé l’ex-RSP, dont il était le numéro 2, d’être devenu «un instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule», «au lieu de contribuer à la protection des populations».