Le lancement de la campagne contre les flux financiers illicites (FFI) en provenance de l’Afrique est au centre des débats d’une rencontre organisée du 7 au 8 octobre à Dakar (Sénégal), à l’initiative de la Fondation TrustAfrica (TA).
La rencontre s’est ouverte hier mercredi sous la présidence du ministre sénégalais de la Justice, Sidiki KABA, quatre mois après le lancement en juin dernier au Kenya, par plusieurs organisations, dont TrustAfrica, de la campagne continentale sous le slogan : «Arrêtons l’hémorragie pour mettre fin aux flux financiers illicites en provenance d’Afrique».
Cette mobilisation de la société civile africaine est consécutive à la publication d’un rapport du Groupe d’experts de la Commission économique africaine (CEA) de l’UA sur les FFI. Ce groupe estime que le continent africain perd annuellement 60 milliards de dollars sous forme de FFI provenant essentiellement des activités commerciales, criminelles et de la corruption.
Le continent aurait également perdu plus de mille milliards de dollars américains sous forme de FFI au cours des 50 dernières années, soit un montant similaire à l’aide publique au développement reçue par le continent au cours de la même période, selon le même rapport.
Pour les experts à l’origine de ces constats amers, le manque à gagner provoqué par les FFI pouvait aider l’Afrique à sortir du sous-développement et de la pauvreté, s’il avait été réinvesti dans des secteurs productifs de l’économie du continent.
La rencontre de Dakar a pour objectif de renforcer les connaissances sur les spécificités des finances et du développement en Afrique et de sensibiliser sur la menace sérieuse que représentent les FFI pour le développement inclusif de l’Afrique.
D’ores et déjà, tous les acteurs concernés sont d’accord pour la mise en place des mesures appropriées et urgentes aux niveaux national et régional afin de stopper les FFI qui quittent l’Afrique, entre autres, par l’entremise des multinationales.
Pour le Directeur exécutif de TrustAfrica, il faut «un nouveau pacte pour le développement reposant sur la transparence, la responsabilité et l’équité».
Les assises de Dakar devraient aboutir à l’adoption officielle de la «Déclaration de la Campagne et l’Appel à l’action de l’Afrique contre les FFI».