Le président bissau-guinéen, José Mario Vaz a refusé de valider mardi, le nouveau gouvernement formé par son Premier ministre, Carlos Correia, entré en fonction il y a trois semaines.
Le chef de l’Etat estime élevé le nombre des membres de l’équipe gouvernementale, compte tenu des moyens financiers dont dispose l’Etat. «Le président demande à Carlos Correia de revoir sa liste de 34 membres car le budget de l’État ne permettra pas d’assumer un tel coût», explique un communiqué de la présidence.
Cependant, pour les observateurs, parmi les raisons inavouées de Vaz, il pourrait y avoir aussi la présence plus ou moins massive des ministres du précédent gouvernement qu’il avait limogé. Domingos Simões Pereira, ex-premier ministre de ce gouvernement suspendu, y figure aussi, à la tête d’un ministère important.
D’aucuns craignent une nouvelle tension entre le président Vaz et son parti, le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), après les tractations causées par la destitution de Pereira en août passé. Le chef de l’Etat, Correia et Pereira font parti de la même formation politique.
Pour un membre du PAIGC, Pereira a sa place dans le nouveau gouvernement et il revient au président et à son premier ministre d’accorder leurs violons.
M.Pereira, lui-même, qui réclame toujours les preuves de la corruption et du népotisme évoqués par le président pour justifier sa destitution, accuse Vaz de fausses manœuvres.
Le représentant de l’Union africaine (UA) en Guinée-Bissau, Ovidio Pequeno, a souligné mercredi la nécessité d’un dialogue permanent entre les dirigeants bissau-guinéens afin de lever l’impasse dans laquelle le pays se trouve depuis bientôt deux mois. Il n’appartient pas à la communauté internationale de trouver une solution à la crise bissau-guinéenne, a-t-il ajouté.
Pequeno s’exprimait ainsi au cours d’une réunion, à Bissau, avec des ambassadeurs et représentants des organisations internationales, sur la situation politique actuelle en Guinée-Bissau, en présence de l’ex-premier ministre Pereira.