Amnesty international appelle à nouveau, les autorités camerounaises de cesser d’harceler les défenseurs des droits humains

L’ONG Amnesty International a pris, une fois de plus, la défense de l’avocate camerounaise et présidente du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), Alice Nkom, qui devrait répondre à une convocation du préfet du département de Wouri (Douala), ce vendredi 10 janvier, et de la gendarmerie nationale le 14 janvier prochain.

« Les autorités doivent immédiatement mettre fin à l’utilisation abusive de la justice pour cibler Alice Nkom et d’autres défenseurs et militants des droits humains», a déclaré, dans un communiqué, Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Le Redhac et trois autres organisations de la société civile, ont été suspendus, début décembre 2024, par le ministre de l’Administration territoriale, invoquant des « financements illicites et exorbitants en inadéquation avec le profil de l’activité », un « défaut d’autorisation », des « activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national » et une « absence de justification de la destination des financements reçus », rappelle l’ONG.

Pour Marceau Sivieude, « l’interdiction des activités et la suspension arbitraire pour trois mois du Redhac et de trois autres organisations de la société civile sont contraires aux obligations internationales du pays en matière de droits humains de garantir les droits de chacun à la liberté d’expression et d’association ».

« De plus, l’instrumentalisation du système judiciaire pour intimider la défenseure des droits humains Alice Nkom témoigne du mépris flagrant des autorités pour les droits humains de ceux qui défendent les droits d’autrui », a-t-elle poursuivi, invitant les autorités camerounaises à « mettre fin à la suspension des organisations concernées, rétablir leur statut et leur permettre de mener leurs activités sans ingérence arbitraire ».

Selon Amnesty, Alice Nkom avait été convoquée une première fois, le 10 décembre, par le préfet du département du Wouri après avoir brisé les scellés posés sur les portes de l’immeuble abritant les bureaux du Redhac. Mais, elle ne s’était pas rendue à cette convocation ni à une deuxième, demandant un report au mois de janvier afin de garantir la présence de son avocat.