L’atmosphère paisible dans lequel s’est passé le premier tour des élections présidentielles en Guinée-Conakry, n’a pas empêché l’opposition de remettre en cause les résultats du scrutin.
Au lendemain de la présidentielle du 11 octobre, les sept candidats opposés au président sortant, Alpha Condé ont dénoncé lundi, des fraudes et réclament l’annulation du scrutin.
«Le scrutin a été une mascarade, une fraude massive (…). Nous demandons son annulation et nous ne reconnaîtrons pas les résultats», a déclaré Cellou Dalein Diallo, chef de l’opposition, lors d’un point de presse conjoint avec les six autres adversaires de Condé.
Diallo qui avait déjà été battu, il y a cinq ans, par Alpha Condé, a menacé de mobiliser leurs partisans pour descendre dans la rue, estimant que les institutions de recours ne sont pas indépendantes.
Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines et candidat a, lui, décidé de se retirer du processus électoral avant même la proclamation des résultats.
Selon certains observateurs sur place, les Guinéens ne veulent visiblement pas revivre les violences connues avant les élections, en manifestant encore dans la rue. Nombreux sont ceux qui préfèrent attendre d’abord les résultats qui seront communiqués par la CENI (Commission électorale nationale indépendante).
Albert Camara, porte-parole d’Alpha Condé, a fait savoir que la présidence ne se laissera pas intimider par quoi que ce soit. Il a demandé à l’opposition qu’il accuse de «systématiquement contester les résultats des élections» depuis 2010, de «faire preuve de plus de responsabilité».
C’est ce mardi que les observateurs de l’UA et de l’UE devraient présenter leurs rapports sur le scrutin. D’ores et déjà, pour le chef de la Mission d’observation électorale de l’UE, ce qui a été observé et signalé lors du scrutin «n’entache pas la régularité du vote».
Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU, a déjà aussi livré son ressenti. Il a reconnu «l’atmosphère paisible qui a prévalu le jour des élections» et a invité les différentes parties «à s’abstenir de toute déclaration susceptible d’entrainer des violences ou des troubles».
Alors que la législation oblige d’attendre la proclamation des résultats par la CENI, les résultats provisoires sont déjà annoncés ci et là, surtout en faveur d’Alpha Condé.