L’économie du Nigeria qui dépend principalement des recettes pétrolières, vient de subir un nouveau coup dur consécutif à la chute des cours de l’or noir.
La Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) a annoncé une perte importante et inattendue de plus des 2/3 des revenus du pays tirés de la vente du pétrole, entre septembre 2014 et juillet 2015.
«Les recettes témoignent d’un déclin prononcé de plus de 67% entre septembre 2014, où la recette était au plus haut, et juillet 2015, avec des conséquences désastreuses pour la fédération», a déploré la compagnie dans son rapport d’opération publié en début de semaine.
Le Nigeria tire l’essentiel de ses recettes de l’or noir qui représente 90% des exportations. Selon la NNPC, le brut représente les 3/4 du budget national et près de 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Les exportations de brut et de gaz ont rapporté, toujours d’après la compagnie pétrolière, 3,4 milliards de dollars entre janvier et août 2015, dont 608 millions de dollars seraient versés dans le budget de l’Etat.
Pourtant l’Etat a besoin de plus de ce montant, ne serait-ce que pour faire face aux salaires des fonctionnaires. D’ailleurs, pour combler le trou, le gouvernement a dû faire recours à un programme d’emprunt.
Certains observateurs estiment que le Nigeria pourrait faire face à une grave crise financière au cas où la chute des cours du pétrole se poursuivait. Et ce, malgré ses importantes réserves en devises (26 milliards d’euros) conservées soigneusement par la Banque centrale nigériane. Ces réserves qui représentent près de six mois d’importations ne devraient pas, en effet, servir de premier secours au risque d’écrouler totalement l’économie.
Le président de la République, Muhammadu Buhari, qui s’est réservé le portefeuille de pétrole dans le nouveau gouvernement encore en formation, avait déjà commencé à s’attaquer à la question de la corruption, une autre cause de la chute de l’économie, car de centaines de millions de dollars générés par le pétrole ont été détournés. Buhari reste convaincu que l’économie nigériane pourrait retrouver sa vigueur si les malversations prennent fin.