Human Rights Watch réclame une enquête après un décès en détention au Cameroun

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a invité, hier lundi dans un communiqué, les autorités camerounaises à mener une enquête efficace après la torture présumée et la mort en détention d’un dénommé Abdoul Wahabou Ndandjouma, âgé de 36 ans ; tout en soulignant par la même occasion que les responsables devraient rendre des comptes

« Les autorités camerounaises devraient immédiatement mener une enquête efficace, indépendante et transparente sur un décès survenu lors d’une garde à vue le 17 janvier 2025 », a déclaré HRW, expliquant que, selon le témoignage d’une autre personne arrêtée le même jour que Ndandjouma, ce dernier aurait hurlé de douleur et supplié les policiers de l’emmener à l’hôpital avant de trépasser.

« La mort odieuse et insensée d’Abdoul Wahabou Ndandjouma n’est que le cas le plus récent d’abus systématiques commis par les forces de sécurité camerounaises », selon les propos d’Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique à HRW, qui souligne que « le Cameroun a une culture d’impunité généralisée lorsqu’il s’agit d’abus commis par ses forces de sécurité ».

Pour cette responsable, « les autorités devraient immédiatement ouvrir une enquête efficace sur sa mort, garantissant à la fois l’indépendance et la transparence, ainsi que sur d’autres cas de torture et de décès en détention que le gouvernement a ignorés à répétition. »

Sur demande du père de Ndandjouma, une autopsie a été pratiquée sur son corps à l’hôpital entre le 20 et le 24 janvier, mais « la famille ne connaît pas encore les résultats de l’autopsie », selon l’avocat de la famille. Cet avocat a annoncé qu’une plainte sera déposée auprès de la police à Yaoundé.

L’ONG dit avoir documenté dans le passé, en collaboration avec d’autres organisations de défense des droits humains, l’utilisation généralisée de la torture dans les centres de détention officiels et non officiels du Cameroun, ainsi que contre les opposants politiques, les journalistes et les activistes politiques.

HRW informe aussi que le Comité des Nations Unies contre la torture, constitué d’experts indépendants qui surveillent la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, a exprimé sa préoccupation en décembre 2024 concernant le « nombre élevé de décès (…) survenus dans les lieux de détention » au Cameroun.