En Algérie, la situation des protestants évangéliques est de plus en plus difficile. Depuis le 14 janvier, l’association évangélique internationale « Portes Ouvertes » a tiré la sonnette d’alarme sur la fermeture de toutes les églises protestantes évangéliques, à l’exception d’une seule, dans tout le pays.
Les 47 lieux de culte ont été fermés par les autorités, jugés « non conformes à la réglementation ». Cette décision a laissé de nombreux fidèles dans l’impossibilité de pratiquer leur foi de manière publique. Les protestants sont persécutés et forcés de prier en cachette.
Dalila, une trentenaire sans emploi vivant dans un village près de Bouira, à environ 100 kilomètres à l’est d’Alger, fait partie de ceux qui, comme des centaines d’autres Algériens, se voient contraints de prier chez eux.
« Personne ne peut nous empêcher de prier chez nous », déclare-t-elle d’une voix calme mais déterminée. Comme elle, de nombreux protestants sont désormais obligés de se cacher pour pouvoir prier, dans des lieux privés, souvent chez des membres de leur communauté, selon le quotidien français la Croix.
La fermeture des églises protestantes a particulièrement touché des régions comme la Kabylie. A Akbou, par exemple, l’Eglise protestante a été fermée, obligeant les croyants à se rassembler clandestinement dans des foyers privés ou dans des garages pour partager des moments de prière.
Ces pratiques se déroulent dans la discrétion. Les protestants risquent d’être poursuivis en justice ou même emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la liberté religieuse.
A ce jour, le seul lieu de culte protestant légalement autorisé en Algérie reste le siège principal de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA). Dans l’ombre, les protestants se battent pour continuer à pratiquer leur foi malgré les restrictions imposées.
En contraste avec cette répression, d’autres communautés religieuses, comme l’Eglise catholique, semblent bénéficier d’une plus grande tolérance de la part des autorités. Cela soulève des questions sur la liberté religieuse en Algérie, un pays où la majorité de la population est musulmane, mais où les minorités chrétiennes, notamment protestantes, voient leurs droits de plus en plus restreints.
Les protestants algériens, comme Dalila, refusent de se soumettre à cette pression. Malgré les difficultés, ils continuent à se réunir dans la discrétion, déterminés à préserver leur droit à la prière et à la liberté de culte. Mais pour combien de temps encore ?