L’enquête parlementaire qui devrait mettre la lumière sur les malversations dont étaient accusé l’ancien gouvernement de la Guinée Bissau, dirigé par Domingos Simoes Pereira et dissout par le président José Mário Vaz, a été entamée cette semaine.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Geraldo Martins, qui a été reconduit dans ses fonctions dans le nouveau gouvernement, a été entendu mardi 20 octobre par la Commission parlementaire d’enquête qui a été mise en place pour vérifier la véracité de ces accusations.
Selon la presse, Geraldo Martins a été interrogé à huit-clos pendant une heure environ. Il aurait exprimé, à sa sortie, sa satisfaction, devant la presse, d’avoir rempli son devoir en donnant sa version des faits nécessaire pour établir la vérité.
Même satisfaction affichée du côté de la Commission qui dit avoir reçu toutes les informations nécessaires de la part du ministre. Il est prévu que le président soit également entendu par la même Commission dont les travaux devraient s’achever le 4 novembre au plus tard.
En août dernier, le gouvernement Pereira avait été dissout par décret présidentiel. «Il est de notoriété publique qu’il existe une crise mettant à mal le bon fonctionnement des institutions. Les efforts de conciliation fournis n’ont pas réussi à résoudre les relations difficiles entre le président et le premier ministre», avait déclaré le président dans un discours à la Nation le 12 août.
Vaz avait cité plusieurs dossiers litigieux dont le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics, la corruption et le népotisme. Il aurait même demandé des éclaircissements sur une somme de 255 milliards de FCFA, dont il ignorait la destination.
Pereira avait toujours plaidé pour que le président apporte, devant une commission parlementaire, des preuves de la corruption et du népotisme évoqués pour justifier la destitution de son gouvernement.
L’enquête tant attendue a donc démarré et chaque partie est vraisemblablement sur le qui-vive, en attendant le rapport final devant infirmer ou confirmer ces accusations.
Après la dissolution du gouvernement Pereira, la Guinée-Bissau est restée pratiquement deux mois sans gouvernement.