Le Mouvement du 23 Mars (M23) et les troupes rwandaises ont lancé ce mercredi 5 février, une nouvelle offensive dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), selon plusieurs témoignages militaires et onusiens.
Lundi dernier, le M23 avait décrété unilatéralement «un cessez-le-feu humanitaire censé être en vigueur depuis mardi 04 février», et a déclaré «n’avoir aucune intention de prendre le contrôle de Bukavu ou d’autres localités» dans la partie orientale de la RDC.
Cependant à l’aube du mercredi 5 février, des combattants du groupe armé rebelle et des soldats rwandais ont lancé d’intenses combats contre les Forces armées congolaises (FARDC) dans la province voisine du Sud-Kivu.
Selon des sources sécuritaires et humanitaires sur place, les insurgés se sont rapidement emparés de la cité minière de Nyabibwe située à environ 100 km de Bukavu et à 70 km de l’aéroport provincial.
Les Nations Unies ont revu à la hausse ce jeudi 5 février le bilan humain des affrontements à Goma (nord-Kivu) à fin janvier 2025, tout en faisant remarquer que d’autres dépouilles sont en pleine décomposition ou encore retenues à la morgue.
«Quelque 2.000 corps ont été récupérés dans les rues de Goma ces derniers jours et 900 corps sont à la morgue», a détaillé Vivian van de Perre, cheffe adjointe de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), soulignant que ce bilan pourrait encore s’alourdir dans les prochains jours à venir. Un précédent bilan faisait état de 900 victimes recensées.
Le Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU doit se réunir en urgence ce vendredi 7 février, pour débattre de la situation en RDC, à la demande de Kinshasa.
Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a pour sa part informé ce 5 février, qu’il «suit de près la situation en RDC».
Sur le plan diplomatique, un Sommet conjoint de la SADC et de l’EAC est attendu le samedi 8 février en Tanzanie pour tenter de débloquer la nouvelle crise dans l’Est de la RDC. Les Présidents rwandais, Paul Kagame et congolais, Félix Tshisekedi ont confirmé leur participation à cette rencontre cruciale.