Le procureur de la CPI lance un appel à témoins sur les crimes commis dans l’Est de la RDC

Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, en visite en République démocratique du Congo (RDC) depuis le début de la semaine, pour s’enquérir de l’impact des violences qui sévissent dans l’Est du pays, tente de gagner le temps en lançant ce mardi un appel à témoins.

« Ceux qui ont des preuves sur des crimes de génocide, crimes de guerre ou crimes contre l’humanité sont priés de les envoyer sur le site de la CPI », a-t-il déclaré à l’issue d’un tête-à-tête avec le président congolais, Félix Tshisekedi, à Kinshasa ; rencontre qui a été consacrée à la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays.

La partie orientale de la RDC a enregistré ces derniers temps plus de 3000 morts et des milliers de blessés, précisément dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu où l’armée congolaise s’affronte avec les rebelles du M23 qui seraient soutenus par le Rwanda et qui ont pris le contrôle de plusieurs localités.

Cité dans un communiqué de la présidence congolaise, le procureur Khan a rassuré que la CPI, qui a signé un protocole d’accord en 2023 avec la RDC, suit de près la situation qui prévaut dans l’Est, précisant qu’une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice devrait avoir lieu en avril prochain à Kinshasa.

La présidence congolaise rappelle que la RDC a ratifié, en avril 2002, le Statut de Rome qui définit les crimes internationaux sur lesquels la CPI a un pouvoir juridictionnel.

Après le renvoi, en mars 2004, à la CPI, de la situation qui prévaut sur son territoire depuis le 1er juillet 2002, la RDC a soumis un second renvoi en mai 2023 concernant des crimes présumés commis dans la province du Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022.

Durant son séjour en RDC, Karim Khan devrait rencontrer plusieurs personnalités, dont des membres du gouvernement congolais, ainsi que des représentants de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) et des acteurs de la société civile ainsi que certaines victimes de la guerre.