L’attaque meurtrière menée par les terroristes du mouvement islamiste des Shebab, dimanche contre un hôtel de Mogadiscio, montre que le groupe jihadiste ne désespère pas de faire tomber le fragile gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale.
Nick Kay, l’envoyé spécial de l’ONU en Somalie, a vigoureusement dénoncé cette attentat suicide à l’aide d’un véhicule rempli d’explosifs, qui a fait au moins 12 morts. Cette énième attaque des terroristes ne doit pas dissuader la communauté internationale de continuer à soutenir les forces de sécurité somaliennes pour faire face aux Shebab, a-t-il insisté.
Toutefois, les troupes somaliennes, même avec l’aide de l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie, sont incapables de juguler les attentats imprévisibles du groupe jihadiste.
Dans cette guerre asymétrique, les Shebab se servent souvent de véhicules bourrés d’explosifs qui sont lancés par des kamikazes contre des objectifs civils. Dans la confusion consécutive à l’attaque, des éléments Shebab se précipitent ensuite à l’intérieur de l’hôtel ou du restaurant attaqué pour achever le travail du kamikaze.
Une tactique éprouvée et qui se traduit souvent par un grand nombre de tués, généralement des étrangers, des hommes politiques ou des fonctionnaires.
Après les coups de boutoirs qui leur ont été portés en 2011 notamment par les forces du Kenya voisin, les Shebab ont dû quitter Mogadiscio et d’autres villes somaliennes. Mais leur retrait dans des localités de l’intérieur du pays n’a pas pour autant réduit leur capacité de nuisance.
D’autre part, les sommations du président somalien Hassan Sheikh Mohamud enjoignant aux islamistes shebab de se rendre sous prétexte qu’ils étaient affaiblis, semblent être démenties par les faits. Ceci d’autant plus que le groupe jihadiste somalien aurait fait allégeance à l’organisation terroriste de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, dirigée par Al-Baghdadi.